Isabelle Yverneau, membre du Conseil d’Administration de l’ADT INET et Directrice déléguée du Pôle Education et Vivre Ensemble en Région Bourgogne Franche Comté nous livre le récit de ces Assises qui se sont tenues à Genève le 2 juin dernier.
4200 participants ont pu écouter des interventions qui actent le récit du « MOINS POUR PLUS ! »MOINS d’énergies fossiles, de pollution, d’émissions de CO², de ressources consommées, de précarité énergétique pour PLUS d’énergies renouvelables, de bien-être de qualité de vie, d’innovation et d’emplois locaux ? Jean-François CARON, fondateur de la Fabrique des Transitions, a été le grand témoin de cette édition.
Dès la première matinée de ces assises, la sobriété a été à l’honneur dans les discours des différents intervenants : S. Dal Busco (République et Canton de Genève), T. Valovaya (ONU), A. Leroy (ADEME), A. Hodgers (Canton de Genève), P. Vergriete (Ville et CU Dunkerque), C. Bichet (Ville et Métropole Bordeaux).
Tous partagent l’urgence d’agir avec du « moins » et constatent que seules les technologies ne seront pas suffisantes pour atteindre d’ici à 2050 l’objectif annuel de 2 tonnes équivalent CO2 par habitant. La nécessaire sobriété est double : à l’échelle individuelle par les comportements, et collective dans la manière d’organiser nos sociétés. Elle est au cœur des enjeux de transformation de nos façons de penser, de faire et de vivre.
Les politiques publiques sont ainsi interrogées dans leurs choix et dans les modalités de prises de décisions. Elles ont aujourd’hui permis quelques inflexions sur les mobilités, le chauffage des bâtiments, l’économie circulaire, la production d’énergie renouvelable, la consommation locale… Sont cités des exemples sur des territoires qui ont décliné la logique du « moins pour plus » : à Genève avec son plan mobilité sur le développement du ferroviaire et la prévision de réduction de 40% des véhicules d’ici 2030, à Dunkerque avec la gratuité des transports publics qui a entrainé un développement des emplois, de la convivialité et de la solidarité, à Bordeaux avec la rénovation gratuite pour les habitants en situation de précarité, ou encore des projets d’énergie citoyenne accompagné par l’ADEME…
Au-delà du consensus sur la nécessité d’entrer dans une sobriété, se pose la question sur la nature de la sobriété et donc le sens recherché : une sobriété choisie ? Juste ? Partagée ? Désirable ? ou encore de son acceptabilité sociale (« un privilège de riches » ?), et en corollaire, de ses gains en souveraineté, liberté, santé…Parler d’acceptabilité n’est-ce pas descendant ? Ainsi « on vous explique comment être heureux ? » Que veut dire l’adhésion libre pour la nouvelle génération ? Pour Jean-François Caron :
« Nous devons embarquer la société dans un élan de construction positive ».
Sont aussi interrogées les capacités d’agir des pouvoirs publics pour susciter et accompagner des changements de comportements et de gouvernance. Elles renvoient à plusieurs domaines et questionnements : la formation et le « donner à comprendre » par tous, l’existence d’un débat démocratique pour impliquer le citoyen avec une interrogation sur le positionnement des curseurs, l’échelle propice à la co-construction des décisions – à l’approche systémique et à la fabrication de consensus, le numérique responsable, la finance durable et les opportunités économiques…
Tous ces questionnements ont été discutés et enrichis au fil des conférences, ateliers et speed dating. Les conférences peuvent être regardées sur la chaine Youtube de l’évènement