tripalium: l »éthymologie de « travail »

Quand on évoque le travail, Marx vient en tête de nos souvenirs livresques. Le concept moderne du travail émerge avec le développement du capitalisme économique. Conçu comme facteur de production, producteur de valeur, accaparé souvent au bénéfice d’un petit nombre, il n’apparaît pas historiquement comme l’essence de l’homme, source de liberté comme Hegel le développe. Le fameux “tripalium”, étymologie du mot travail, qui signifie “instrument de torture, d’entrave”, est évoqué dans toutes les formations management et oriente le débat vers l’idée d’une aliénation de l’homme par le travail.

Or émerge une société post capitaliste, dans laquelle certains aspirent à ce que la quête de productivité, la course à la valeur soient reléguées au profit d’une appropriation collective du travail, productrice de lien social et d’épanouissement. La richesse peut être également pour chacun dans ses activités parallèles: politiques, associatives, personnelles. La perception du travail dans la vieille Europe reste central. Le travail crée le statut social et hommes et femmes aspirent à y trouver une source d’épanouissement même s’ils conviennent paradoxalement que l’on y passe trop de temps. Pour une conception plus élargie du travail, soucieuse d’un développement durable y compris sur le champ social, tel est le sens donné aux travaux de Dominique MEDA, qui, en 1995, approchait déjà cette problématique dans “Le travail, une valeur en voie de disparition”.

 

Ancienne élève de l »École normale supérieure et de l’École nationale d »administration, agrégée de philosophie,
Dominique MEDA été professeur à l »

Institut d »études politiques de Paris.

Dominique Méda est actuellement professeur de sociologie à l »Université Paris Dauphine et chercheur à l »Institut de recherches interdisciplinaires en sciences sociales (IRISSO, UMR CNRS), après avoir été directrice de recherches au centre d »études de l »emploi.