La Journée Professionnelle RH placée sous le patronage du groupe Moniteur et des institutions partenaires (DGAFP, FNCDG,ANDCDG), réunissant des élus, des cadres de collectivités, a souhaité pour ce nouveau millésime, approfondir la question des urgences managériales avec Nicolas Braemer. Un sujet récurrent mais ô combien d’actualité dans un contexte marqué par les changements d’équipes municipales, la réforme territoriale dont l’application, si elle se confirme engendra des mutations profondes des organisations et imposera une réflexion de fond sur le sens: celui de nos missions, de nos valeurs, de notre « modèle économique ».
Le programme très riche (ouvrir le lien) a remis en perspective les urgences techniques à définir nos périmètres d’intervention, sociales pour répondre aux besoins des populations et assurer une gestion durable de nos équipes dans des métiers pour certains générateurs d’usure professionnelle, les urgences financières (nous n’y reviendrons pas tant les discours alarmistes sur la réduction des dotations et la soi disant désinvolture des collectivités dans leurs modes de gestion peu scrupuleux dénaturent une vision objective de notre fonctionnement) et les urgences purement relationnelles qui font du climat social des collectivités, lorsqu’il est positif, un terreau fertile pour dépasser le travail prescrit et mobiliser les initiatives créatrices des agents publics. Urgence aussi de « prendre le temps » dans un monde d’instantanéïté.
Et puis, en collaboration avec la Fédération des Centres de Gestion, la question de la spécificité du management public a été abordée sous l’animation experte d’Emmanuelle Quemard. A noter tout d’abord la convergence des dispositions juridiques du droit privé et public sous l’effet « Europe ». Le droit des travailleurs se constitutionnalise (droit de grève, liberté syndicale), les accords sur les droits des fonctionnaires se multiplient à l’instar des Accords Nationaux Interprofessionnels dans le privé, le code du travail est de plus en plus prédominant dans le droit statutaire. Bien entendu des divergences persistent notamment sur les modes de gestion des contrats (durée, conditions de renouvellement, indemnité de fin de contrat,…).
Sur le plan managérial, le contexte des missions privé/public diffère: objectif de rentabilité et de création de marges dans le privé, rôle d’amortisseur social du public, cycles de temps de travail rythmés par le calendrier électoral,…Mais au fond, la sociologie des organisations diffère peu au niveau des méthodes. On pourrait considérer qu’il y a autant d’écart dans le privé entre l’industrie et la grande distribution qu’entre le public et le privé ou qu’entre la FPH et la FPT.
Le propre de l’organisation, c’est l’individu, sa valeur ajoutée, son intégration dans le collectif. Côté rémunération, la part fixe métier, la part variable liée à la « performance » se retrouve dans le public comme dans le privé. Les parcours diffèrent ensuite s’agissant de l’intéressement, de la participation ou de l’actionnariat d’entreprise…
Reste que le sentiment d’appartenance à son « entreprise », à son métier relèvent d’une alchimie dont les managers sont les artisans! pour peu que leur feuille de route soit clair, que la confiance règne avec les exécutifs et qu’ils apprécient la valeur des « hommes ».